Enfin publié !

Après de longs mois de rédaction et de démarchage des éditeurs, de demandes parfois impatientes de lecteurs de ce blog, voici enfin le premier livre néochartaliste francophone publié.

1couvDevises

Il contient plus de 400 pleines pages expliquant sous toutes les coutures la monnaie, synthétisant pour moitié des analyses dispersées sur ce blog, et pour une autre moitié des recherches originales, tant statistiques que textuelles, réalisées expressément pour ce livre…

La première partie décortique nos systèmes monétaires actuels (hors euro, qui est trop tordu pour ne pas être abordé qu’ultérieurement). Y est expliqué pourquoi les taux d’intérêts souverains sont si bas et parfaitement sous contrôle, pourquoi le financement des États est illimité, pourquoi dette publique et devise ne sont que les deux faces d’une même pièce,1 pourquoi le crédit privé est incapable de supplanter la devise publique, pourquoi les assouplissements quantitatifs n’ont jamais eu la moindre chance de relancer l’économie et n’en auront jamais, pourquoi le commerce extérieur est incapable de supprimer le besoin de financement public. Le tout directement en prise avec le réel, via quelques articles de lois, des statistiques mises en graphiques (aucun tableau dans le livre), des règles comptables bien concrètes, etc.

La deuxième partie retrace les développements historiques ayant mené à nos systèmes actuels et à leur bizarrerie. La devise existait au moins dès le VIIème siècle avant Jésus-Christ en Europe, et il n’y avait rien de tel qu’un standard métallique, contrairement à la légende commune. Les tentatives d’imposer un tel standard échouèrent, et on retrouve une pensée concevant la monnaie comme une création par institution collective jusque chez Adam Smith. Toutefois, le courant de pensée qu’est le libéralisme se structure et se développe en idéologie incapable de poursuivre cette réflexion et retourne au métallisme. Les démonstrations mathématiques libérales n’ont peu ou pas de rapport avec le réel, mais éliminent résolument l’analyse monétaire, qui est au mieux limitée au seul crédit privé, le reste étant conçu comme du troc. Nos économies s’en développent d’autant plus mal, avec instabilité, dépressions, chômage de masse, etc.
Il faut attendre les chartalistes et Knapp en particulier pour avoir à nouveau une pensée réelle de l’action monétaire de l’État, plutôt qu’un tabou, et qui prédit entre autre l’avènement de la monnaie entièrement papier avec plus de soixante ans d’avance sur les libéraux qui s’entêtent à ne voir dans la monnaie essentiellement que du métal. Comme il n’est pas entendu ni mis à profit, il s’ensuit la mortelle crise des années 1930. Deux pays sont en particulier étudiés : les États-Unis et l’Allemagne avec chacun un graphique pour les variables clés (celui pour l’Allemagne fut le plus éprouvant à créer de tous le livre, les sources pour ce faire étant très discrètes, il fallut chercher dans des sources universitaires uniquement germanophones… Le livre explique pourquoi il y a là un véritable tabou, encore un, pour les libéraux.). Alors arrive le chartaliste John Maynard Keynes, qui donne enfin à l’État des outils conceptuels pour sortir de la crise, en pleine expansion des régimes dictatoriaux et mêmes totalitaires. Il s’ensuit les Trente Glorieuses, qui offrent aux chartalistes la fin du métallisme en 1971, prix à payer pour la prospérité.
Malheureusement, les libéraux regagnent progressivement le terrain perdu, et remettent à l’ordre du jour les mêmes recettes qui connaissent les mêmes échecs. La dynamique idéologique libérale est plus profondément décortiquée encore à cette occasion, avec des auteurs de premier plan comme Hayek. Pour finir, est analysé le système euro, cette devise-dette publique qui essaie de se prendre pour un étalon-or, ainsi que diverses tentatives pathétiques des libéraux de poursuivre leur quête intellectuelle, comme le prix Nobel Lucas expliquant explicitement qu’il introduit des hypothèses irréalistes dans ses réflexions à seule fin de ligoter l’État, par principe libéral. Cette partie traite également de ceux qui ont fait front au raz-de-marée néolibéral comme Minsky poursuivant Keynes sur l’instabilité financière, ou les néochartalistes redécouvrant les Knapp et les autres, ainsi que de prestigieux sympathisants.

La troisième partie tire les leçons des deux précédentes afin de proposer des alternatives concrètes pour améliorer le sort économique de tous. Comment assainir le financement public (depuis le financement actuel jusqu’au financement par création monétaire pure et simple), comment réguler le crédit (du système actuel jusqu’à leur interdiction par le 100 % réserves), comment financer l’économie (stabilisateurs automatiques, employeur en dernier ressort, revenu de base, monnaie complémentaire). Au passage, certaines fausses solutions sont éventées (inflation, défaut souverain, etc.). Il y a en a pour tous les goûts, et ces solutions peuvent être combinées.

En conclusion, un grand rappel de tout ce qui fut démontré dans le livre et quelques informations sidérantes, comme le Nobel Friedman expliquant très naturellement que la monnaie-or était une mythologie et regrettant, en tant que libéral, que le public ne soit plus imbu d’une telle mythologie et ne tétanise plus son État, ou encore le Nobel Samuelson qualifiant le déficit zéro de mythe, de religion ancienne manière, dont la vérité nous rendra libre.

En annexe, traduit pour vous en intégralité l’article de Kalecki prédisant dès 1943 le marasme politico-monétaire actuel où les libéraux désespèrent de ne plus pouvoir encore baisser les taux directeurs. Traduit aussi en intégralité un article de Friedman de 1948, du temps du keynésianisme triomphant, désavouant par avance et à son cœur défendant les grandes tentatives néolibérales d’explication de la monnaie, y compris les siennes ultérieurement ! Y figure également l’ensemble des sources et méthodologies utilisées pour construire les divers graphiques du livre. Afin qu’il n’y ait aucune « mauvaise surprise » façon Reinhart et Rogoff.

4couvDevises

Le livre, intitulé Devise, l’irrésistible émergence de la monnaie, est publié chez les éditions In Libro Veritas (ILV édition), auto-éditeur conseillé par un ami (merci Stéphane) il y a plusieurs mois déjà. J’avais naïvement cru que mon livre serait mieux préparé et défendu par une maison d’édition classique, et qui me faciliterait mes finances, mais après des mois et plusieurs centaines d’euro dépensés en vain pour les démarcher, je regrette seulement de ne pas avoir suivi plus tôt le conseil de mon ami. Le livre est maintenant disponible entre autre sur Amazon ou Gibert Joseph… Si j’ai attendu aujourd’hui pour vous annoncer sa publication datant du 11 de ce mois, c’est parce que je voulais d’abord en tenir un exemplaire entre les mains pour pouvoir vous le recommander en toute certitude.

Devises en main

Salutations à tous,

Jean-Baptiste Bersac


Note :

1. Ainsi, sur ce planisphère, on peut remarquer que les pays les plus endettés en rouge sont aussi les pays les plus riches depuis de nombreuses décennies. Étrange chemin vers la ruine…

57 Commentaires

Classé dans Général

57 réponses à “Enfin publié !

  1. A-J Holbecq

    Très content pour vous, Jean-Baptiste.
    Je le commanderai bientôt.

  2. Maxime

    Félicitations pour votre publication, je suis votre blog depuis un petit moment maintenant. Votre ouvrage est/sera-t-il disponible au format e-pub ?

  3. Felicitations JB !!
    Il ne manque qu’un format digital et une campagne de promo :-)

  4. johannes finckh

    Question, avant de me décider d’acheter votre livre:
    Réservez-vous, ne serait-ce une ligne, à l’apport de Silvio Gesell et à la monnaie dite « fondante »?
    Si ce n’est pas le cas, votre livre ne m’apprendra absolument rien, ça, je le sais d’avance, car vous ne faites que ressasser et mélanger toutes les théories fumeuses existantes qui ne font qu’embrouiller la nature de la monnaie, finalement trop simple pour les ésotériques de la dite pseudo »science économique!
    Alors, corrigez-moi en admettant que vous auriez ne serait-ce accordé que quelques instants d’attention à la monnaie dite « fondante », et nous pourrions devenir amis!

  5. @johannes_finckh la nature même de la monnaie comme de toute valeur est d’être « fondante », c’est ce que démontre la Théorie Relative de la Monnaie. Je vous invite à voir cette vidéo ainsi que ce commentaire posté sur le forum de « Monnaie M ».

    De sorte que ne pas voir cette réalité de la « fonte » n’est qu’une vue de l’esprit.

    Le point d’analyse du néo-chartalisme est de démontrer par A+B que la monnaie est avant tout un contrat collectif par essence, et qu’elle est fondamentalement émise sur la base du collectif, que ce soit par la nature de son contrat (accord universel d’échange) que par la nature de sa fonction (fonction d’échange universel entre les membres), ce qui ne peut être réalisé par le seul crédit privé.

    Ce qui n’enlève absolument rien à sa propriété de « fonte » qui de facto existe dans la réalité expérimentale. Reste à comprendre quel genre de création monétaire est légitime et quel genre ne l’est pas.

  6. Mais si le livre parle de Silvio Gesell, qu’apprendrez-vous ? Il me semble qu’avec votre position vous « n’apprendrez absolument rien » de toute façon. Et achèteriez-vous un livre parce qu’il parle de ce que vous savez déjà, même durant une seule ligne ?

  7. j’ai décidé d’éviter amazon du fait de leur comportement, aussi bien avec leurs employés qu’avec le fisc, je vais donc acheter ton bouquin à ILV
    http://www.ilv-edition.com/librairie/devises-irresistible-emergence-monnaie_1.html
    sans être tout à fait certain que c’est mieux :-))

  8. Johannes,
    il me semble que ce que raconte JBB a trait aux divers moyens efficaces de régulation d’une monnaie, alors que la monnaie fondante n’est qu’une des solutions partielles d’éviter les accumulations, exactement comme la régulation d’un four qui serait très mal isolé pour lequel la régulation ne se fait que par l’injection de calories.

  9. johannes finckh

    Le problème est que votre réponse révèle que vous ne comprenez pour ainsi dire RIEN au fonctionnement de la monnaie fondante, sinon, vous n’écririez pas « une des solutions partielles »:
    je rappelle que la MF
    *stabilise les prix définitivement (plus d’inflation ni déflation),
    *conduit à une circulation rapide, régulière et inconditionnelle de la monnaie (toute thésaurisation et toute spéculation disparaîtront rapidement);
    *aboutira au plein-emploi même en régime de croissance nulle
    *permettra le financement et le refinancement de toutes les réorientations écologiques nécessaires;
    *permettra le remboursement total de toutes les dettes partout et rendra solvables les plus insolvables
    *fera disparaître définitivement la rente monétaire pour pousser à une augmentation générale des salaires et revenus du travail au détriment des revenus du capital.

    Si la question vous intéresse, téléchargez mon livre « quelque chose de nouveau de la planète monnaie » en tapant Johannes Finckh sur google, vous trouverez.

    Pour ce que j’ai retenu du néochartalisme, il reconnaît que la monnaie pourrait être gérée autrement ainsi que la dette. C’est exact. Mais en voulant ignorer l’épineux problème de la thésaurisation, JBB rate malheureusement l’essentiel, comme la plupart des autres.

  10. A-J Holbecq

    J.F n’a toujours pas compris qu’à part quelques milliards en billets de banque qui dorment au fond des lessiveuses (et qui seront « lessivés » lors du prochain changement de monnaie et sont compensés par la demande de monnaie nouvelle) le problème n’est pas une thésaurisation qui n’existe donc pas, mais d’une part les intérêts, d’autre part l’absence de demande de crédit.

    Le ralentissement constaté de la vitesse de circulation n’est dû qu’à un excès de monnaie et à une faiblesse de la demande de crédit: mais il n’empêche que d’une manière générale les demandes de crédit sont satisfaites, seulement on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif!

    Je suis pour ma part d’accord avec beaucoup des propositions du néochartalisme mais je prône (en plus) de réserver l’émission monétaire nouvelle au seuls besoins de la collectivité (ie transition écologique et énergétique), donc via le trésor public ( SMART : http://ecosocietal.wordpress.com/2012/10/02/smart/ )

    Vouloir pousser la vitesse de circulation et donc la consommation par une monnaie fondante qui brulerait les doigts serait à l’heure actuelle catastrophique pour la Planète. On voit bien dans cette proposition que J.F. est psychiatre et non économiste, car ce n’est pas parce que Gesell a proposé quelque chose qui aurait peut être (?) été pertinent de son temps que cette « idée loufoque » l’est encore actuellement.

  11. Je comprends ;)
    Sache aussi que tu soutiens l’auteur en commandant directement sur ILV : les royalties sont réduites de moitié si commandé ailleurs. J’espère que ça apaisera tes doutes. Tu remarqueras qu’un lien figure vers ILV, mais par vers des éditeurs tiers, à commencer par Amazon et bien qu’ils aient été les premiers à répercuté la publication…

  12. Ah. SMART. L’éternel problème de la communication. Je me suis moi-même arraché quelques cheveux pour savoir s’il valait mieux utiliser MMT ou néochartalisme, monnaie ou devise, etc. Je vous souhaite de trouver votre bonheur.

    Quant à Johannes Finck, si je puis me permettre une suggestion, ce serait de ne pas nourrir le troll (comme on dit sur le web), il m’a l’air assez aigri jusqu’à s’enfermer dans la monnaie fondante. j’ai beau lui dire que j’avais déjà étudié cette thèse alors que j’approfondissais Keynes, il refuse de croire que cette conception ait pu être assimilée et dépassée par des conceptions plus vastes, plus élégantes, et plus pratiques. C’est triste. Mais je ne le censurerai pas, ni personne, comme à mon habitude. Que chacun vive : personne n’est à l’abri d’une bonne surprise ;)

  13. Merci à tous pour votre soutien chaleureux. :)

  14. RST

    J’aime beaucoup la couverture / Commandé ce jour
    J’espère que l’auteur assurera la garantie après vente en répondant aux questions que je ne manquerai pas de me et de lui poser ;-)

  15. johannes finckh

    c’est vrai, il y a de quoi être triste quand le monde est à ce point frappé de cécité…

  16. johannes finckh

    holbecq, égal à lui-même, n’a toujours pas appris à distinguer monnaie et crédit, c’est triste, mais c’est comme ça!
    Cet homme est définitivement disqualifié pour discuter ces questions.

  17. A-J Holbecq

    Oui Jean-Baptiste, désolé, je n’aurais pas du lui apporter à manger ;-)

  18. johannes finckh

    les fadaises d’holbecq sont uniquement faites pour maintenir les questions monétaires dans un brouillard complice des des agissements des Fortunés.

  19. Et manifestement vous n’avez toujours pas compris qu’attaquer les personnes dessert votre propos, pas plus que l’usage intempestif des termes « fumisterie », « cécité », « brouillard », « vous ne comprenez rien » ne sont une argumentation permettant au lecteur de voir en quoi vous auriez raison.

  20. Livre commandé ! Merci pour cette mine d’informations.

  21. Parfaitement répondu.

  22. johannes finckh

    quand holbecq me traite de « troll », m’attaque-t-il?

  23. johannes finckh

    Une conversation avec le directeur de l’agence de la Caisse d’Epargne de Bordeaux-Caudéran (une très grosse agence!)m’a parfaitement confirmé la justesse des positions de Jorion et de Creutz. La banque ne peut prêter que ce qu’elle emprunte (refinance) via les dépôts ou les marchés financiers (c’est-à-dire les dépôts d’autres banques), réserves obligatoires en moins. Tout au plus, la banque centrale, en augmentant son bilan, peut rajouter des liquidités. Mais ni les banques d’affaires ni les banques des particuliers ne peuvent créer ne serait-ce un centime de monnaie supplémentaire de leur propre chef en utilisant une unité de compte simultanément. Tout est affaire de succession dévénements, un dépôt génère un prêt qui génère un dépôt qui génère un dépôt et ainsi de suite. Un dépôts ne peut aucunement générer le double ou le multiple en crédits simultanément, car cela voudrait dire qu’un objet serait en même temps en plusieurs endroits à la fois! De telles absurdités n’ont pu germer que la la tête de certains théoriciens de l’université en mal d’inspiration, et le conneries de Schumpeter sont,depuis, ressassées jusqu’à la nausée par d’autres, vous par exemple, sans oser interroger le premier banquier venu. Faites-le, vous verrez bien ce qu’il va vous répondre!
    Il est évident que la somme des dépôts et la somme des crédit dépasse de très loin la somme de monnaie liquide existante, mais cela prouve tout simplement ce que j’expose tout le temps: les avoirs monétaires ne sont pas monnaie, et ce qui est acquis comme biens, services ou biens d’équipement via des virements se traduira par des avoirs sur les comptes des vendeurs et par des débits sur les comptes des acheteurs. Somme: nulle!
    Aucune demande nouvelle, car les acheteurs à crédit (débiteurs) achètent seulement en plus ce que d’autres déposants (créanciers) achètent en moins en ayant de l’épargne

  24. RST

    Et qu’en pense le directeur de l’Agence du Crédit Picard de Trifouilly-les-Oies ?

  25. A-J Holbecq

    @JF

     » sans oser interroger le premier banquier venu. Faites-le, vous verrez bien ce qu’il va vous répondre!  »
    Eh si , j’ai interrogé un vrai professionnel de la banque connu pour ses propositions concernant le « 100% Monnaie » (et non le premier directeur d’agence venu) … lisez son explication détaillée sur http://tinyurl.com/ygbrbtq/ et si vous avez compris on pourra discuter.

    Ah oui, l’auteur de l’explication est Christian Gomez, Docteur d’État en Sciences Économiques et ancien élève de Maurice Allais,
    //Christian Gomez a d’abord suivi une carrière universitaire- Maître de Conférences à l’Université de Rennes – avant de rejoindre en 1983 le secteur bancaire où il a exercé des fonctions de responsabilité importantes de direction dans l’activité d’investissement d’une grande Institution Financière Internationale( (Société Générale) tant en Europe – Paris, Londres et Zürich – qu’en Asie – Tokyo et Hong-Kong).//

    PS pour J-B : ce n’est pas tant pour nourrir un troll, mais pour l’information des autres lecteurs du blog.

  26. et surtout, qu’en pense le shadow banking system?

  27. A-J Holbecq

    Pour info Jean-Baptiste, il doit y avoir 2 commentaires « bloqués » … Entre les deux, merci de publier le premier.

  28. johannes finckh

    n’importe quel banquier vous donnera cette réponse, tout simplement parce qu’il n’y a pas d’autre possible. Je n’ai jamais vu une brique employée en deux endroits simultanément lors de la construction d’une maison… pour l’argent, c’est exactement pareil – et si tu te fous de ma gueule, cela ne change pas le problème.
    Le « shadow banking system, je ne sais pas ce que c’est. Mais il existe toute une série d’escrocs « à la Madoff » qui vendent des produits dits « toxiques » qui forcent banques centrales ensuite à refinancer.
    Il s’agit alors de création monétaire pure tout simplement neutralisée par des thésaurisations équivalentes en monnaie liquide; cette situation nous évite des hyperinflations, mais, évidemment, cela ne conduit à aucune relance.

  29. Une remarque intéressante de Jorion sur le faux débat de cause à effet entre le crédit et le dépôt: http://www.pauljorion.com/blog/?p=58680
    Sa conclusion est très intéressante sur les motivations métallistes qui masquent une contestation de l’institution monétaire et soutiennent une monnaie-marchandise, propice à toutes les dérives … marchandes.

  30. A-J Holbecq

    @J.F.
    Si vous voulez avoir l’avis d’un « grand banquier » (en l’occurrence Christian Gomez) vous pouvez aller sur le titre  » Votre banquier vous dira qu’il ne crée pas de monnaie … pourquoi ? » au 2/3 de la page http://postjorion.wordpress.com/2012/06/10/249/

  31. Il était effectivement dans la liste des spams. Je l’ai repêché.
    Ne vous inquiétez pas pour le troll : j’ai averti, maintenant que chacun passe le temps qu’il souhaite dessus. Nous sommes tous libres et responsables ;)

  32. johannes finckh

    ok, sauf que la « monnaie de crédit » n’est pas monnaie, En effet, le débiteur achète d’autant plus que le débiteur achète moins. Somme: toujours nulle. Aucun achat supplémentaire n’est possible avec le crédit. Cela n’est possible que si davantage de marchandise est produite en lien avec une demande supplémentaire toujours initiée par les banques centrales.

  33. johannes finckh

    gomez est aussi peu convaincant que la plupart, car il confond « monnaie » et « crédit », comme vous!

  34. Neo

    Félicitations pour cette publication!

  35. Il n’y a pas que les Etats-Unis qui sont en faillite.

    Dans les années qui viennent, de nombreux Etats vont se déclarer en défaut de paiement.

    Espagne :
    2007 : dette publique de 36,3 % du PIB.
    2008 : dette publique de 40,2 % du PIB.
    2009 : 53,9 % du PIB.
    2010 : 61,5 % du PIB.
    2011 : 69,3 % du PIB.
    2012 : 84,2 % du PIB.
    Juin 2013 : 92,2 % du PIB (chiffre de la Banque d’Espagne).

    Italie :
    2007 : dette publique de 103,3 % du PIB.
    2008 : dette publique de 106,1 % du PIB.
    2009 : 116,4 % du PIB.
    2010 : 119,3 % du PIB.
    2011 : 120,8 % du PIB.
    2012 : 127 % du PIB.
    2013 : 132,9 % du PIB selon le gouvernement italien.

    http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE98J02G20130920

    La Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni, Chypre sont en faillite.

    La Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni, Chypre vont se déclarer en défaut de paiement.

    La question est donc :

    « QUAND vont avoir lieu ces défauts de paiement ? »

  36. @A-J H,
    bon, j’ai lu, trop polémique pour moi. Un des points que je retiens de la remarque de Jorion, c’est qu’on s’en fiche un peu si ce sont les crédits qui font les dépôts ou l’inverse dès lors qu’une fois la machine en route, ce qui compte c’est que les deux soient présents simultanément et qu’il est plus efficace de réfléchir en termes systémiques qu’en terme de causes à effets.

  37. johannes finckh

    la présence des dépôts (des particuliers) et des crédits (consentis par les banques est assurément et évidemment simultanée, justement parce que les dépôts sont les dettes des banques auprès des particuliers et les crédits sont les créances.
    Somme: toujours nulle ou légèrement positive pour les particuliers, car les banques doivent tenir quelques réserves disponibles sur leurs comptes.
    Tout cela n’en fait pas de la monnaie pour autant, car je ne dispose pas d’une somme que j’ai prêtée!
    Quant aux comptes courants, les paiements par virement sont des transferts de dépôts, et l’acheteur diminue ses dépôts quand le vendeur les augmente. Somme: nulle!
    Il n’en résulte évidemment aucune demande supplémentaire de marchandises, de services ou de biens d’équipement. Cela n’est possible que quand l’offre augmente via une croissance économique qui, elle, sera accompagnée par les banques centrales par une néocréation de monnaie si besoin ou par une éventuelle accélération de la circulation monétaire (davantage de transactions opérée par une unité monétaire pendant un temps donné).
    En pratique, et dans le climat déflationniste actuel, la monnaie ralentit plutôt à mesure que les banques centrales en émettent davantage (thésaurisations), et cela vient du fait que la monnaie n’est pas « fondante »…
    Il reste: la « monnaie de crédit » n’est pas monnaie et ne l’a jamais été et ne le sera jamais quoi qu’en disent gomez et autres technocrates qui ne veulent pas admettre des correlations simples parce qu’elles sont trop simples.

  38. johannes finckh

    les « défauts » en zone euro sont empêchés et remplacés par des allongements des délais de remboursements, des baisses plus ou moins drastiques des taux, mais, bon, ce sont des « défauts » qui ne sont pas appelés défauts…
    Quant au Royaume-Uni, avec une souveraineté monétaire (la livre), la situation ressemble à celle des USA, le défaut sera évité par le relèvement du plafond de la dette.
    D’ailleurs, en zone euro, c’est ce qui se passera aussi.
    Il serait, de fait, plus « sain » de procéder à des défauts vrais et de retourner à des monnaie nationales, beaucoup plus adaptées à des pays à ce point divergents comme l’Allemagne … et les autres

  39. @Johannes,
    je crois que votre entêtement à ne pas vouloir nommer monnaie, la monnaie actuelle dessert ce que vous voulez dire. Un certain David Graber a étudié sur le très long terme (5000ans environ) notre rapport à la monnaie ou plutôt à la dette, j’avais lu il y a quelque temps un petit article sur ce qu’il dit: http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1264
    Ce que je comprend que vous dites avec la monnaie fondante, c’est qu’elle permettrait de se libérer du phénomène de concentration du pouvoir qui est attaché à la monnaie de crédit pour ne plus assurer que sa fonction d’échange, ce qui est louable.
    Mais, est-ce qu’il ne faudrait pas en même temps mettre en place un mécanisme de patrimoine fondant? Piketty propose cette solution sous forme d’un impôt progressif sur le patrimoine qui aboutit a un résultat assez voisin d’une régulation du pouvoir par la monnaie fondante.

  40. Espagne : après la période estivale, le chômage repart à la hausse.

    Mercredi 2 octobre 2013 :

    Chômage en septembre 2013 :

    Espagne : 26,26 % de chômage.
    56,1 % de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans.

    Espagne : le chômage repart à la hausse en septembre.

    Le nombre de personnes inscrites au chômage en Espagne est reparti à la hausse en septembre après six mois de baisse, à 4,72 millions, affecté par la fin de saison estivale, a annoncé mercredi le ministère de l’Emploi.

    La quatrième économie de la zone euro, qui avait bien profité de l’embellie touristique, a enregistré sur le mois de septembre 25.572 demandeurs d’emploi en plus, tandis que le taux de chômage atteint 26,26% selon l’Institut national de la statistique (INE), qui utilise une méthode de calcul différente et sert de référence.

    Surtout, chez les jeunes de moins de 25 ans, le collectif le plus touché par le chômage avec un taux de 56,1%, la tendance reste à la hausse (+7,04%).

    http://www.boursorama.com/actualites/espagne-le-chomage-repart-a-la-hausse-en-septembre-9a1cee2c9f338e75a4922e5378f8a483

  41. Jean-Baptiste,
    Si j’ai bien suivi, le néochartalisme n’est en aucun cas une politique économique, c’est plutôt un outil de régulation de la monnaie et une théorie de la monnaie très performante. J’ai bien suivi tes propres penchants politiques au service desquelles tu mets tes connaissances néochartalistes à contribution. J’ai noté ta préférence pour le plein emploi et ton penchant écolo, deux points que je partage. J’ai lu un texte de David Graeber qui m’interpelle assez fortement sur la relation monnaie/ politique économique. Par exemple ce passage:
    « Les Rois, à travers l’histoire, tendent à être profondément ambivalents sur la question de permettre à la dette d’échapper à tout contrôle. Ce n’est pas parce qu’ils sont hostiles aux marchés. Au contraire, normalement ils les encouragent, pour la simple raison que les gouvernements trouvent ça incommode de prélever tout ce dont ils ont besoin (soie, roue de chariot, langues de flamands roses, lapis-lazuli) directement auprès de leur population sujette ; c’est bien plus facile d’encourager des marchés et d’ensuite acheter ces choses. Les premiers marchés [early markets], souvent, suivaient les armées et les entourages royaux, ou se formaient près des palais ou sur les bords des postes militaires. Ceci permet en fait d’expliquer le comportement plutôt énigmatique de la part des cours royales : après tout, puisque les rois contrôlaient habituellement les mines d’or et d’argent, quel était exactement le but de frapper des morceaux de ce truc avec son visage dessus, de les déverser dans la population civile, et de demander ensuite qu’ils vous les redonnent en tant que taxe ? Ça ne fait sens que si le prélèvement des taxes étaient en fait un moyen d’obliger tout le monde à acquérir des pièces, afin de faciliter l’émergence de marchés, puisqu’il est pratique d’avoir des marchés sous la main.  »
    Le texte, rapporté par Rebellyon est ici dans un texte qui reprend quelques passages du livre de Graber: » Dette, les 5000 premières années »:
    http://rebellyon.info/Dette-les-5000-premieres-annees-de.html
    Voilà un avant bouche pour t’orienter vers un appofondissement de l’utilisation politique de la monnaie, maintenant que tu semble en avoir saisi l’essentiel des rouages.

  42. johannes finckh

    Bien vu, je suis d’accord avec l’idée du « capital fondant »… Mais c’est précisément ce qui est obtenu avec la monnaie fondante, car c’est bien la monnaie actuelle qui est SEULE capital en toute circonstance. Tous les biens dits capitaux autres tels les usines, maisons, terres, bâteaux etc. ne sont « capitaux » que pour autant ces biens restent rares ou raréfiés (dans le cas des grandes propriétés qui privent les petits paysans de terres cultivables). Il suffirait de construire assez de maisons pour que leur valeur (locative par exemple) plafonne! Et c’est ce qui est obtenu aussi grâce à la monnaie fondante.
    Le mécanisme de la monnaie dite fondante supprime la rente monétaire (l’intérêt monétaire net).Ceci se répercutera ensuite sur tous les dits capitaux dits rentiers, car les détenteurs de monnaie et d’épargne en excès voudraient « sauver » leurs rentes en investissant dans d’autres biens durables,maisons, immeubles, actions, TERRES,
    La probable hausse des prix des biens durables affectera leur « rentabilité » au point de pousser tous les rendements des capitaux dans le voisinage de zéro, moyennant quoi la rente du capital aura disparu. De plus, le versement de la rente résiduelle ou du revenu lié à la vente d’un bien (sous forme d’amortissement par exemple), se ferait en – monnaie fondante, un bien qui ne peut qu’acheter ou être placé dans une épargne à taux d’intérêt nul.
    Pour les terres, il est vrai qu’une taxe foncière adéquate et éventuellement élevé serait très nécessaire, car les sol est, au fond, un bien qui appartient à tous. Aussi est-il légitime et nécessaire de taxer convenablement ceux qui privent, par la propriété privée, les autres d’un libre accès. Une gestion privée des terres reste néanmoins préférable à une nationalisation et à une bureaucratisation de la répartition. Mais quand les taxes sont suffisantes (élevées), les propriétaires limiteront l’achat des terres, car cela leur coûterait alors trop cher à partir d’une certaine surface (100 ha par exemple). Et ils devront alors de toute façon utiliser productivement ces terres, moyennant quoi, ils créeront des emplois et des biens pour le marché – vendus en échange de monnaie fondante, cela va de soi, et ces revenus seront nécessairement à nouveau réinvestis et/ou consommés.
    Il n’y aurait plus, avec la monnaie fondante, aucune possibilité d’interrompre le circuit économique à quelque niveau que ce soit, et tout phénomène de spéculation disparaîtrait du même coup.
    Quelques normes écologiques suffiraient alors pour limiter la tendance de certains de « se payer » sur les réserves naturelles, sans que le chantage à l’emploi ne confisque le débat.
    Picketty a parfaitement raison, sauf que ce qu’il propose ne marcherait pas s’il continue à permettre la « fuite » dans la monnaie liquide qui préserve justement les grands patrimoines, car les trésors liquides restent dissimulés au fisc! La vraie et la plus efficace des fuites des capitaux est la préférence pour la liquidité. Et c’est précisément celle-ci qui deviendrait impossible avec la monnaie fondante.
    nous réaliserions, comme le reconnaît déjà Keynes, l' »euthanasie lente » du rentier en introduisant la monnaie fondante.
    Ce que indiquez sur la « concentration du pouvoir » liée à la monnaie et au crédit, je suis d’accord pour déclarer que la MF mettrait un terme à cela, autrement dit, ce serait la fin du dit capitalisme sans pour autant tomber dans les aberrations communistes! Quant à l’article que vous m’indiquez, je vais le lire et vous répondrai ensuite. En tout cas, merci, vous semblez enfin être quelqu’un qui a appris à raisonner.

  43. johannes finckh

    J’ai lu et parcouru l’interview de Graber. Je suis d’accord pour dire que le troc n’a jamais pu exister comme une situation ayant précédé l’économie monétaire.
    J’ai quelques raison de penser que la monnaie ne peut pas être qu’une unité de compte ou de crédit. Il me semble qu’elle a toujours dû se matérialiser, notamment par ce qui fait consensus comme le sceau du Roi ou celui d’un Temple par exemple. L’impôt pour payer les soldats est certainement assez pertinent. La violence est en quelque sorte REGULEE par l’argent.
    Mais Graber ne pointe pas ce que pointe Silvio Gesell, et avant lui, Proudhon:
    La monnaie elle-même, en étant inaltérable, incarne le pouvoir et le capital comme aucune autre institution. A tel point que les anglais ont raison: La dette d’une Etat auprès d’une banque nationalisée fonctionne comme toute dette, elle doit être honorée au prix de la destruction de la société si nécessaire… Tout cela vient du fait que la monnaie est conçue comme « inaltérable »! C’est pourquoi je maintiens: il nous faut une monnaie « dégradable » (biodégradable?) pour sortir des relations de pouvoir qu’elle nous impose!

  44. Mmmh. Je préfère définir le chartalisme avant tout comme une description de l’objet monnaie, monnaie de l’État incluse (et non tabou). Par exemple, le métallisme est un cas particulier pour les chartalistes, mais ni une hérésie, ni une impossibilité, seulement une tentative de lancer le système monétaire dans telle direction ; le chartalisme s’occupe d’en déduire les conséquences, ou à l’inverse, en fonction de conséquences désirées, de déduire quelles sont les politiques publiques à adopter, susceptibles d’atteindre le but. Ensuite, chacun en fait ce qu’il veut. La partie du livre concernant les alternatives politiques est très éclectique.
    Il est vrai toutefois que, à l’image d’un biologiste ayant étudié tout le système musculo-squelettique recommandant de marcher sur les pieds plutôt que sur les mains ou à quatre pattes, le néochartaliste voient des politiques comme particulièrement « incongrues » pour ne pas dire stupidement idéologiques. Par exemple : À quoi bon défendre le privé par un déficit zéro puisque le déficit zéro détruit lentement mais sûrement le secteur privé ?
    En bref, et comme le disait Knapp, le fondateur : Pour le vrai théoricien, il n’y a pas d’exception. Si une conception monétaire ne peut pas être comprise avec les outils néochartalistes, fût-ce comme un cas très particulier, fût-ce de manière très stupide, alors c’est aux chartalistes de réviser leurs conceptions jusqu’à synthétiser à la fois les phénomènes monétaires précédemment expliqués, mais aussi les phénomènes jusqu’alors inexpliqués. Si un jour, nous nous retrouvons, nous autres chartalistes, à dire d’un phénomène monétaire survenu qu’il est « anormal », comme les libéraux métallistes devant les monnaies de simple papier, alors ce serait pour les chartalistes une immense déchéance par rapport aux fondateurs…

    Pour David Graeber, je ne sais pas s’il est officiellement néochartaliste, mais tout comme Adam Smith, il nous livre là un excellent petit résumé de la thèse chartaliste centrale, déjà présente dans mon livre.

    Merci pour le lien.

  45. Oui, J-B, j’avais bien saisi que le néochartalisme est une approche expérimentale, c’est déjà un très bel outil, mais ma question était: que faire avec cet outil? Et la question que pose Graeber, c’est celle du pouvoir puissant lié à la monnaie dont Johannes voudrait nous débarrasser en la faisant fondre et Piketty aussi avec un impôt progressif sur le patrimoine.

    J’avais fait une analogie entre la régulation d’un four et la monnaie. On injecte de la chaleur d’une façon ou d’une autre et elle se dissipe d’une façon ou d’une autre. Il peut y avoir des accumulations en certains points (points chauds) et des perturbations, c’est à dire des apports et des dissipations non contrôlées venant de l’extérieur du système de pilotage du four. La monnaie fondante correspondrait à un four mal isolé qui n’accumulerait de la chaleur nulle part. L’impôt sur le patrimoine se contenterait de soulager les points d’accumulation les plus importants. La TVA fonctionnerait plus ou moins comme une dissipation sélective, de même que tous les autres impôts. Les taux d’intérêts des banques centrales joueraient le rôle d’une gâchette, les spéculations sur les taux de change seraient des perturbations etc…

  46. Entre autres applications du néochartalisme, utilisations de cet outil comme tu le dis, voici une liste non-exhaustive mais développée dans le livre :
    — tuer définitivement l’austérité
    — stabiliser l’économie et les prix
    — employeur en dernier ressort
    — monnaies complémentaires
    — revenu de base
    — crédit bancaire sans le moindre centime de financement public
    — « 100 % monnaie »

    Ça me paraît déjà pas mal. J’ajoute que le néochartalisme a beaucoup plus de justifications à se réclamer capable de pouvoir accomplir l’une ou l’autre de ces applications que les théories monétaires rivales qui peinent souvent à ne serait-ce que prédire correctement le fonctionnement actuel de la monnaie. Chez les néochartalistes historiques, l’employeur en dernier ressort est sans doute l’une des des applications de l’outil néochartaliste le plus populaire. Ça changera probablement à mesure que des personnes de sensibilités différentes reprendront l’appareil analytique néochartaliste…

    Bien sûr, on peut greffer dessus beaucoup d’autres chose sans rapport direct, comme une imposition progressive pour limiter les inégalités, un système démocratique conçu par Étienne Chouard, etc. Le néochartalisme est un puissant antidote à la mythologie monétaire libérale, et rien que pour ça, ça favorisera en soi ces politiques. De même pour le protectionnisme, etc.

    Voilà j’espère que nous nous sommes compris.

  47. « Chez les néochartalistes historiques, l’employeur en dernier ressort est sans doute l’une des des applications de l’outil néochartaliste le plus populaire. Ça changera probablement à mesure que des personnes de sensibilités différentes reprendront l’appareil analytique néochartaliste… »
    Oui, c’est un des points que je voulais souligner, que l’outil néochartaliste ne constitue pas en soi une politique économique, mais il balise les choix par ce qui est possible, alors que l’option de l’employeur en dernier ressort constitue un élément de politique (choix collectif) qui ne fait pas à proprement parler partie de l’outil.
    L’autre point, c’est l’histoire de Graeber ou celle de Johannes ou la proposition de Piketty qui pointent le phénomène de concentration de pouvoir que confère la concentration de monnaie ou plus exactement de patrimoine. Graeber propose un effacement des tablettes (ardoises), Johannes propose la disparition des tablettes (encore qu’il rate quand même le patrimoine en se concentrant uniquement sur la monnaie) et Piketty propose de réduire les tablettes en donnant au pouvoir public le pouvoir de rogner le patrimoine des plus nantis de façon progressive.

  48. johannes finckh

    ok, la « disparition des tablettes »? C’est vrai que le régime de monnaie fondante réduira simultanément les dettes et les créances.
    Vous déclarez que je « rate » le patrimoine ».
    A première vue, cela semble exact, mais en y réfléchissant un peu plus, on s’aperçoit que, dans la mesure où les revenus résultant du patrimoine sont versées en monnaie fondante, ces revenus ne constituent plus une possibilité d’accroître le patrimoine par le biais d’une rente monétaire sans pour autant empêcher la constitution de patrimoine via l’épargne non rémunérée mais non fondante!
    Oui, c’est vrai, mon ambition n’est pas d’éliminer le patrimoine, elle est plutôt celle de permettre à chacun de se constituer un patrimoine selon ses possibilités en éliminant notamment la logique du surendettement.

  49. Johannes,
    vous dites: « dans la mesure où les revenus résultant du patrimoine sont versées en monnaie fondante, ces revenus ne constituent plus une possibilité d’accroître le patrimoine par le biais d’une rente monétaire »
    je suis convaincu que la roublardise humaine trouvera bien le moyen de quand même accumuler le patrimoine d’une façon ou d’une autre et que donc la proposition de Piketty de régulation du patrimoine est à retenir quel que soit le mode de fonctionnement.

  50. A-J Holbecq

    L’acquisition de patrimoine corresponds bien à un transfert de monnaie (elle même perçue illégalement ou non, éthiquement ou non, en quantité excessive ou non) du nouveau propriétaire de patrimoine vers son ancien détenteur qui a son tour va utiliser cette monnaie. Soit on taxe tous les patrimoines (impôt sur la détention) soit on taxe au moment des transferts … en plus de la taxation sur les revenus.
    Mais attention de ne pas aboutir à un seuil où plus personne ne veuille « acheter », c’est à dire transformer ses disponibilités en patrimoine dont la création est toujours créatrice d’activité humaine.

  51. « Mais attention de ne pas aboutir à un seuil où plus personne ne veuille « acheter », c’est à dire transformer ses disponibilités en patrimoine dont la création est toujours créatrice d’activité humaine. »
    Bien d’accord, c’est bien un sujet de régulation et pas une entreprise de découragement. Les mêmes questions avaient été posées lors de l’instauration des impôts sur les revenus. On peut constater qu’ils n’ont pas détruit la « libido » sociale, c’est à dire le désir d’agir et de participer activement à la société.

  52. johannes finckh

    ok, je peux comprendre que la position de Piketty est juste et séduisante. Pour ma part, je ne serais pas opposé à taxer les gros patrimoines, histoire d’accélérer leur réduction. Ce ne serait que sain.
    Sur le principe, avec la monnaie fondante, leur « fonte » s’engagerait néanmoins malgré les diverses « roublardises » humaines. Je ne serais pas fâché si mes propositions pouvaient se combiner utilement avec celles de Piketty.
    Quant à la « dimension créatrice » du patrimoine, je suis aussi d’accord avec Holbecq, mais il s’agirait là du patrimoine bien commun. Par exemple: Versailles, patrimoine national.
    Ceci dit, je suis opposé à l’idée d’empêcher quiconque de vouloir s’enrichir autant qu’il veut- dans le cadre de la monnaie dite fondante, car ce n’est qu’alors que nous serons sûrs que l’enrichissement ne résultera que de son travail et de sa « ruse » personnelle sans devenir ensuite une rente éternelle. Qu’un sujet doué en affaires puisse s’enrichir, même beaucoup, ne doit pas aboutir à la création de positions dominantes ou de monopoles. Et c’est cela que la monnaie fondante empêcherait définitivement.

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