Deux phrases qui expliquent la crise et à quel point elle était facile à éviter

Article de William Kurt Black, criminologue et économiste, originellement posté sur New Economic Perspectives.

Tout le monde devrait lire et comprendre les implications de ces deux phrases d’un rapport de 2011 de la Commission d’Enquête sur la Crise Financière (Financial Crisis Inquiry Commission, FCIC).

De 2000 à 2007, [les évaluateurs] ultimement portèrent une pétition aux officiels de Washington ; signée par 11 000 évaluateurs… elle accuse les prêteurs de presser les évaluateurs pour certifier des prix artificiellement haut sur les propriétés immobilières. Selon la pétition, les prêteurs mettaient « sur liste noire les évaluateurs honnêtes » et réservaient les affaires aux seuls évaluateurs qui atteindraient les objectifs de prix désirés

(FCIC 2011: 18).

Ces deux phrases nous en disent plus sur les causes de la crise, et combien il était facile de l’empêcher, que tous les livres publiés sur cette crise — réunis. Voici dix implications clés.

  1. Les prêteurs extorquent aux évaluateurs des estimations surévaluées.
  2. Aucun prêteur honnête ne surévaluerait une estimation, cette grande protection du prêteur contre les pertes.
  3. Les prêteurs sont la source essentielle des fraudes hypothécaires.
  4. Les prêteur n’étaient pas seulement fraudeurs, mais suivaient la même « recette » de « direction comptable frauduleuse ». Ils fabriquaient délibérément d’énorme quantité de prêts mauvais.
  5. Cela ne pouvait être fait sans que les PDGs ne le sachent. L’une des plus merveilleuses choses lorsqu’on est PDG est la capacité de communiquer avec les employés ou agents sans laisser une incriminante piste de papier. Les PDGs sophistiqués opérant de vastes fraudes comptables peuvent utiliser les choix d’affaires, de personnels et de primes pour envoyer trois messages clés : (a) vous ferez beaucoup d’argent si vous rapportez des résultats exceptionnels, (b) Je me fiche que les rapports soient soient vrais ou frauduleux, et (c) si vous ne rapportez pas des résultats exceptionnels ou si vous empêchez à des prêts d’être approuvés en insistant sur des garanties effectives et des évaluations honnêtes vous souffrirez et vos efforts seront annulés. La pétition des évaluateurs fut accomplies au cours de sept années. Même en supposant, à rebours des faits, que le PDG n’a pas conçu le plan pour surestimer les évaluations les PDGs savaient qu’ils fabriquaient d’énormes quantités de prêts « menteurs » avec des estimations frauduleuses. Il est facile pour un un PDG d’arrêter le prêt et l’évaluation massivement frauduleux. Où la fraude sur l’estimation était courante elle n’était faite qu’avec le soutien des PDGs.
  6. La création de prêts frauduleux génère une dynamique de Gresham (l’éthique mauvaise supplante la bonne éthique dans le marché ou la profession parce que les tricheurs prospèrent) au sein des prêteurs. Le PDG des prêteurs qui suivent la « recette » pour la fraude peuvent compter sur trois « choses sûres ». Le prêteur rapporte des revenus exceptionnels à court terme. Les responsables des contrôles seront rapidement riches par les modernes primes pour cadres. Le prêteur subira (plus tard) des pertes sévères. Les responsables des contrôles des prêteurs honnêtes rapporteront un revenu bien moindre et recevront beaucoup moins de primes. Le directeur financier aura peur de perdre son boulot avec raison. Cela pervertit les forces du marché et démultiplie les directions frauduleuses.
  7. La dynamique de Gresham et la « recette » pour la fraude peuvent causer une énorme expansion des mauvais prêts. cela peut hyper-gonfler une bulle financière. La bulle croissant la recette pour la fraude maximalise encore plus la richesse des cadres supérieurs immoraux. Le commerce comporte un dicton qui explique pourquoi les bulles sont si criminogènes — « un prêt qu’on roule n’encourt pas de pertes ». Les prêteurs frauduleux refinancent leurs mauvais prêts et rapportent des profits (fictionnels).
  8. Une fois les prêts frauduleux émis, ils ne peuvent être soignés. Il n’y a pas d’exorcistes des prêts. Toutes les reventes de l’hypothèque (ou des revenus de l’hypothèque) sur le marché secondaire requerra des fraudes supplémentaires et transférera les pertes mauvais actifs avec un risque accru de pertes. (Pas tous les prêts hypothécaires créés frauduleusement feront défaut et subiront des pertes, mais un portfolio de tels prêts a un risque tellement plus élevé de perte que la valeur attendu du portfolio est négative.) Les prêts menteurs ne « deviennent » pas mauvais ; ils sont frauduleux de manière endémique lorsqu’ils sont créés et les prêts hypothécaires créés sur la base d’estimations délibérément surévaluées sont toujours frauduleux. Seule la fraude comptable, échouer à fournir des provisions pour pertes sur prêts et locations (allowance for loan and lease losses, ALLL) lorsque les prêts furent faits, peut produire le revenu fictionnel qui propulse le schéma de fraude.
  9. La dynamique de Gresham qui nous cause la peine la plus dévastatrice en tant que régulateurs est celle que les responsables contrôlant les prêteurs frauduleux créent délibérément au sein des évaluateurs. Ils ont créé la liste noire pour forcer les plus honnêtes des évaluateurs. Les prêteurs frauduleux, bien sûr, n’ont pas à suborner effectivement tous les évaluateurs ou même la plupart des évaluateurs afin d’optimiser leurs fraudes. Une minorité assez petite d’évaluateurs subornés peut fournir toutes les estimations surévaluées requises. Les évaluateurs honnêtes perdront beaucoup de revenus et beaucoup seront éliminés de la profession par la perte de revenus ou parce que la dégradation de la profession les dégoûte. Ces professionnels non-riches, les évaluateurs éthiques, étaient blessés par les PDGs fraudeurs parce que les évaluateurs ont délibérément choisi l’honnêteté plutôt que la maximisation de leurs revenus. Les PDGs des prêteurs et les responsables et agents qu’ils ont induit (par une combinaison d’extortion et de pôts-de-vin de fait) à assister leurs fraudes ont choisi de maximiser leurs revenus à travers la fraude.
  10. Le gouvernement américain n’a rien fait en réponse à la pétition des évaluateurs avertissant de la liste noire d’évaluateurs honnêtes. La haine anti-régulatrice des chefs des agences fédérales des banques contre tous régulateurs effectifs a causé leur inaction en réponse à la pétition des évaluateurs. Les anti-régulateurs n’ont rien fait pendant des années, tandis que les évaluateurs signataires croissaient par milliers et que les études et investigations confirmaient leurs avertissements concernant les prêteurs extorquant des estimations surévaluées aux évaluateurs. Les évaluateurs ont mis les anti-régulateurs au courant de la fraude épidémique durant sept ans depuis 2000.

[Édition du 11 juillet] Black a écrit une suite : Heeding the Appraisers’ Fraud Warnings Would have Prevented the Crisis

[Édition du 15 juillet] Black a écrit une autre suite : Why did the Fed Refuse to Heed the Appraisers, Prosecutors, and Industry’s Fraud Warnings?

18 Commentaires

Classé dans Compléments d'enquête

18 réponses à “Deux phrases qui expliquent la crise et à quel point elle était facile à éviter

  1. Pour cette fois, je ne te suis pas, je crois que tu te fourres complètement le doigt dans l’oeil. DE mon point de vue, ce qui me semble primordial, c’est le phénomène de concentration des richesses et donc de la puissance qui s’y rattache, capable de générer des perturbations plus puissantes que les capacités de régulation (du moins les capacités telle qu’elles sont, incluant les éventuelles incompétences en savoir faire régulateur). Depuis plus de 500 ans on observe ce phénomène cyclique de concentration de pouvoir à caractère privé qui surpasse les capacités régulatrices telles qu’elles sont, ce qui aboutit inévitablement à des explosions, des reset (un « effacement des tablettes » pour rappeler des évènements vieux de plus de 5000 ans http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1264 ).
    En gros, la forme qu’a pris la crise est un épiphénomène par rapport à cette mécanique de fond. Il est possible que le savoir faire néochartaliste en terme de régulation réduise considérablement le rapport de force pouvoir régulateur/perturbation, encore faudrait-il qu’il s’impose, ce qui n’est pas encore le cas à ma connaissance.

  2. De mon point de vue à moi ( ;-) à Michel), je me demande bien à quoi cela sert d’avoir des lois qui punissent ce genre de pratiques qui est, ni plus ni moins que de l’escroquerie en bande organisée… et quand tous ces gens-là vont rejoindre Madoff, pour qu’ils puissent jouer au poker menteur en prison…

  3. Toto, tous les évènements présentent un caractère structurel (le structuralisme a sans doute poussé le bouchon un peu loin en voulant que ce soit LA source d’explication) et un caractère personnel (les acteurs qui endossent le costume de bouc-émissaire, qu’ils soient coupables ou non, ce que je veux dire, c’est que quand une place à truite est bonne, tu prends une truite à cet endroit, disons Madoff, et le lendemain, une autre vient occuper cette place. Les volontaristes surestiment toujours le poids des responsabilité personnelles dans l’existence de ces places, de façon symétrique aux structuralistes). Si les lois étaient appliquées, ce serait le signe que la puissance légale régulatrice serait plus puissante que la puissance perturbatrice et que les places à truites seraient ainsi différentes.

  4. Pourquoi plus puissante ? Pourquoi pas tout simplement moins corrompue ?… Le structuralisme ça se comprend dans les deux sens (et c’est bien son défaut initial de proposer des explications circulaires), les points nodaux ne se déterminent pas en termes de « puissance », mais en déclinaison d’injonctions paradoxales… C’est ce qui fait que la différence entre une « pensée binaire » qui ne résout jamais rien et la démarche systémique…

  5. je ne suis pas certain que nous soyons en opposition. La puissance d’un phénomène pouvant reposer sur l’existence de noeuds paradoxaux. Ce ne sont pas de éléments contradictoires, les deux sont à considérer. Le juge tire sa puissance de sa légitimité, mais cette puissance peut être corrompue, par exemple parce qu’il est très mal payé (ce qui est une mesure de la force ou faiblesse du mandat qu’on lui confie, donc de sa puissance), ou que sa reconnaissance globale est faible, ou que les politiciens ou hommes d’affaires véreux, mais puissants, ont eu une stratégie de sape du pouvoir juridique ou autre considération qui fait que sa puissance réelle est faible.
    La démarche systémique considère les capacités régulatrices et les capacités perturbatrices et aussi la notion de cycles dans beaucoup de systèmes complexes qui ne sont pas aussi bien régulés que le corps humain. Encore que celui-ci peut être dépassé par les perturbations.

  6. J’ai jugé cet article de W. K;. Black intéressant et l’ai traduit et partagé en conséquence. J’aime que la prétendue « impossibilité de voir la bulle venir ou de pouvoir la contrecarrer » (Greenspan) soit à ce point mise en charpie.

    Maintenant, ce n’est pas pour autant que je partage tout. En fait, je suis même persuadé que Black lui-même a aussi voulu faire un article accrocheur et ne croit qu’à moitié que les deux phrases expliquent tout.

    Si tu te jetais un peu moins sur ma prétendue myopie, tu saurais que pour moi l’ultime racine est un dérèglement du sentiment religieux mon bon Michel :)

  7. En l’occurrence, la fraude sur la valuation des biens immobiliers a permis la concentration des richesses jusqu’à la crise, et depuis 2008, cette concentration s’est accélérée.
    Les banques ont étés renflouées de tous ces prêts pourris par le gouvernement et sont maintenant en train de récupérer tous les biens immobiliers qui garantissaient ces prêts (puisque les gens ordinaires, eux, n’ont pas été renfloués et font faillite en masse).
    La fraude, puis la crise en elle même, permet l’accumulation des richesses par un petit groupe d’intérêt.
    C’est ce que W. K. Black explique par le « control fraud » (qui ne se limite pas aux « évaluateurs de biens immobiliers »).

    Je lisais l’article de Graeber et, bien qu’il confirme que la monnaie est une abstraction comptable et que la dette privee est bien de la monnaie (endogène), il ne saisit pas que la dette publique est aussi et premièrement de la monnaie: la dette publique représente la quantité de monnaie émise et épargnée. La dette d’un état sont des actifs financiers NET sans passif. Évidement la dette publique ne peut pas être remboursée, on en a besoin pour faire tourner l’économie.

    J-B: c’est quoi le dérèglement du sentiment religieux?

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  10. Jeudi 11 juillet 2013 :

    330 milliards d’euros. La fortune totale des 500 Français les plus riches a progressé de presque 25 % en un an. De quoi donner le tournis. Et fournir quelques arguments à une France qui a toujours détesté ses riches, surtout en période de crise.

    Jamais depuis 1996, année où Challenges a lancé son classement des « 500 », leur fortune globale n’avait atteint de tels sommets.

    En une décennie, ce chiffre a plus que quadruplé, alors que le produit intérieur brut (PIB), lui, n’a fait que doubler.

    http://www.challenges.fr/classement/20130709.CHA1933/classement-niel-free-rejoint-arnault-et-bettencourt-au-top-10-des-plus-grandes-fortunes-de-france.html

    Je relis cette phrase :

    « La fortune totale des 500 Français les plus riches a progressé de presque 25 % en un an. »

    Et je relis ces chiffres :

    En 1985-1986, les Restos du Cœur ont distribué 8,5 millions de repas.
    En 1987-1988, les Restos du Cœur ont distribué 22 000 000 de repas.
    En 1991-1992, les Restos du Cœur ont distribué 29 000 000 de repas.
    En 1994-1995, les Restos du Cœur ont distribué 50 000 000 de repas.
    En 1996-1997, les Restos du Cœur ont distribué 61 000 000 de repas.
    En 2005-2006, les Restos du Cœur ont distribué 70 000 000 de repas.
    En 2006-2007, les Restos du Cœur ont distribué 81 700 000 repas.
    En 2007-2008, les Restos du Cœur ont distribué 91 000 000 de repas.
    En 2008-2009, les Restos du Cœur ont distribué 100 000 000 de repas.
    En 2009-2010, les Restos du Cœur ont distribué 103 000 000 de repas.
    En 2010-2011, les Restos du Cœur ont distribué 107 000 000 de repas.
    En 2011-2012, les Restos du Cœur ont distribué 115 000 000 de repas.
    En 2012-2013, les Restos du Cœur ont distribué 130 000 000 de repas.

    Nous n’en sommes pas encore au moment précis où l’élastique se brise.

    Mais ce moment approche.

  11. Malheureusement, ce n’est jamais l’expansion de la misère et l’arrogance des riches qui font que « l’élastique lâche », sinon nombre de pays auraient déjà fait des révolutions…

    L’élastique lâche quand une classe émergente est bloquée dans son accession au pouvoir… c’est l’histoire de toutes les révolutions… Et en France, je ne vois pas de « classe » homogène qui pourrait tenir ce rôle… Malheureusement, dans notre contexte, la misère ne fait que nourrir les extrêmes…

  12. RST

    Hors sujet (désolé)
    Où en est ton livre sur le chartalisme ?

  13. Les éditeurs sont redoutablement lents. J’espère toujours le sortir cette année.

  14. Bien vu. A propos des évaluateurs, c’est la puissance du monopsone. J’ai vécu cela il y a un peu plus de 15 ans lorsque je faisais partie d’une équipe chargée d’évaluer l’efficacité de la coopération d’une institution internationale. J’étais le seul universitaire dans l’équipe (caution intellectuelle?), le reste étant composé de cabinets de consultants du Nord et du Sud. Je dois dire que le contrat était bien payé (pour un iniversitaire). J’ai rédigé mon rapport sectoriel et je l’ai remis au coordonnateur. Celui-ci est ensuite intervenu auprés de moi pour que je « change » mon analyse et mes conclusions dans un sens plus favorable. J’ai refusé évidemment, mais le coordonnateur a changé les termes de mon rapport sectoriel en vertu d’une clause de mon contrat (écrite en petits caractères et que je n’avais pas lue).Pourquoi cela? parce que les cabinets en question réalisaient 90 à 100% de leur chiffre d’affaires avec l’institution internationale en question (pouvoir de monopsone) et il leur faut aller dans le sens voulu, c’est une question de survie.
    Inutile de dire que je n’ai jamais plus travaillé pour ladit(e institution internationale (d’ailleurs, il ne me l’ont plus jamais proposé, liste noire?). J’ai certainement perdu beaucoup d’argent, mais il n’y a pas que cela dans la vie, j’ai la chance d’être un « privilégié », un fonctionnaire.

  15. C’était il y a neuf mois :

    Mercredi 10 octobre 2012 :

    Le sauvetage de l’euro a déjà coûté 1100 milliards.

    Les experts du FMI ont calculé que depuis décembre 2009, les fonds publics engagés pour porter secours aux «pays de la périphérie» (Grèce, Irlande, Italie, Portugal et Espagne) s’élèvent à plus de 1100 milliards d’euros. Il s’agit d’une part des capitaux prêtés par le Fonds de soutien européen (FESF), et surtout par la Banque centrale européenne. Cette dernière a non seulement acheté des titres d’État, pour un peu plus de 200 milliards d’euros, mais elle porte désormais à bout de bras les banques de ces cinq pays : les refinancements de la BCE ont plus que triplé, dépassant 600 milliards de d’euros.

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/10/09/20002-20121009ARTFIG00756-le-sauvetage-de-l-euro-a-deja-coute-1100milliards.php

    Mais ça, c’était il y a neuf mois.

    Résultat aujourd’hui : échec total.

    L’échec total de tous ces soi-disant « plans de sauvetage » est visible aujourd’hui : la dette publique de ces cinq pays a explosé.

    Et je ne parle même pas de Chypre, de la Slovénie, de la Belgique (pour la Belgique, la dette publique est de 375,389 milliards d’euros, soit 99,6 % du PIB), etc.

    La question est donc :

    Pour les CONtribuables, combien de centaines de milliards d’euros va coûter la faillite de tous ces pays ?

  16. Financial Sector Liabilities, 2006 thru 2007 vs Increase in Federal $NFA Injections over the same time period
    http://mikenormaneconomics.blogspot.com/2013/07/financial-sector-liabilities-2006-thru.html

    « Matt Franko states the definitive reason as to why the market and economy tanked in ’07-’08. If government does not supply enough $NFA at a time when the non-government is rapidly increasing its liabilities, the whole system becomes unstable and crashes. « 

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