Bonjour à tous,
La chose me fut déjà demandée par le passé, et je n’ai que trop tardé. En effet, j’ai croisé un certain nombre de personnes avec des talents très différents, des miens comme de chacun des leurs, et, trop timide sans doute, j’ai hésité à fédérer toutes ces énergies qui passaient par moi. Mieux vaut tard que jamais, et afin de dynamiser le néochartalisme en langue française, je lance son association officielle. Comme elle a vocation à dynamiser et fédérer, elle doit être la plus souple, accueillante et efficace possible.
Voici ma proposition de statut d’association loi 1901 :
Vision :
L’association promeut la meilleure compréhension possible de la monnaie le plus largement auprès de tous les divers publics, grâce au courant de pensée néochartaliste.
Fonctionnement :
Projets. Chaque membre de l’association peut lancer un projet en accord avec la vision de l’association. Pour cela, il lui suffit 1) de préciser par avance son projet, en détaillant tout ce qui pourrait être utile, 2) d’attribuer son projet respectivement à sa personne, ses collaborateurs et l’association 3) de ne pas faire l’unanimité du reste de l’association contre ce projet.
Communication interne à l’association. L’association dispose d’une communication interne centralisée permettant à tous les membres de s’identifier et de communiquer à tous, par exemple une liste de publipostage électronique, un groupe secret de réseau social, etc.. Chaque membre de l’association dispose d’exactement un identifiant pour la communication interne, dans notre exemple une adresse électronique. Tout ce qui concerne l’association et la poursuite de sa vision doit y être publié au su de tous. La communication des projets doit donc au moins en partie se faire via la communication interne (annonce, choix des collaborateurs, compte-rendus, etc.).
Évolution des statuts. Sur proposition officielle d’un membre, une évolution des statuts peut être soumise au vote. Pour une meilleure clarté, la proposition reproduira l’intégralité des statuts et mettra l’emphase (par exemple en gras) sur les différences. Si elle recueille l’approbation de la majorité qualifiée, elle est validée définitivement avec enregistrement de sa date de vote et des résultats du vote et devient les nouveaux statuts de l’association.
Vote. Chaque membre a un droit de vote à hauteur d’exactement une voix. Pour être validée, une des propositions d’un vote doit recueillir au minimum la moitié des membres plus une voix. Une abstention et des votes négatifs totalisant la moitié des membres rejettent donc la proposition ayant récolté un tel résultat. Plusieurs votes peuvent toujours être menés simultanément pourvu que chaque votant au sein de la communication interne distingue bien chacun de ses votes. Rien n’est secret lors des votes. Par unanimité, il est compris neuf membres ou plus sur dix de l’association ; par majorité qualifiée, les deux tiers ou plus de l’association. Un vote à majorité qualifiée ou à l’unanimité doit être annoncé au moins une semaine à l’avance, avec sa ou ses propositions complètes, son ouverture et sa fermeture de vote. Un membre peut solliciter un vote sur tout sujet qu’il juge nécessaire, ne serait-ce que pour s’assurer d’une certaine légitimité de son action par rapport au reste du groupe.
Membre. Peut devenir membre toute personne participant à un projet de l’association. Chaque membre donne son identité réelle à tous les autres membres, mais peut éventuellement demander l’anonymat ou le pseudonymat à l’extérieur de l’association. Afin de garder l’association dynamique et vivante, tout membre n’ayant travaillé à aucun projet depuis plus d’un an cesse d’être membre. Un membre peut signifier par communication interne son désir de ne plus être membre ; il est alors radié, mais peut être réintégré comme tout nouveau membre.
Bonne foi. Les présents statuts ne doivent pas faire illusion : c’est la bonne foi des membres qui préside à l’édification de l’association, c’est elle qui la rendra toujours plus vivante et dynamique, et c’est surtout elle qui rendra plaisant d’y œuvrer. Aussi, les règles servent surtout à mettre des mots sur un esprit que les membres cherchent à partager au sein de l’association. Si, par exemple, un membre a commencé un projet sans en avertir les autres, parce que les circonstances ne lui permettaient pas d’attendre (ex. : contact précieux croisé de manière exceptionnelle) et qu’il jugeait que cela ferait avancer la vision de l’association, et n’avertit l’association qu’ensuite, il est parfaitement concevable que les membres passent outre les règles et valident sa démarche quand même. Pour cela, une simple absence de réaction négative suffit ; cependant, s’il y a des réactions négatives, un vote peut forcer le membre contrevenant à revenir aux accords communs, en particulier aux statuts, même s’il s’estime sincère. La souplesse n’est pas le laisser-aller.
Réciproquement, même si la lettre des statuts est respectée, si un membre fait l’unanimité contre lui sur un point, il doit s’ajuster sur ce point et privilégier un minimum de bonne entente.Garant et exclusion. Des membres ne parvenant pas à résoudre leurs désaccords entre eux peuvent solliciter la médiation du garant pour aider à surmonter ces frictions si humaines, en vue d’une conciliation pour le meilleur de chacun et de la vision. À intervalle d’un an maximum, un vote a lieu ou chaque membre peut voter pour autant de membres qu’il souhaite, à hauteur d’exactement une voix pour chaque autre membre, afin de désigner un nouveau garant de l’association. Devient le nouveau garant le membre ayant obtenu le plus grand nombre de voix, une majorité des deux tiers, et ayant accepté ce titre. Si personne ne satisfait aux trois conditions, le garant est le précédent titulaire. Le premier garant de l’association est Jean-Baptiste Bersac ; si un garant n’avait pas de successeur, chaque différend pourrait être résolu par un garant intérimaire désigné d’un commun accord par les membres en conflit, ou par un vote d’urgence pour désigner finalement un garant. Il est toujours possible de voter pour désigner un nouveau garant.
Si par malheur, un de ces quelques esprits tordus prenant un plaisir particulièrement vain à empêcher les gens de collaborer entre eux en bonne intelligence et avec le plus de bonheur possible devait s’immiscer dans l’association, l’exclusion d’un membre ne se ferait qu’individuellement, après tentative de conciliation par le garant et à condition qu’il réunisse contre lui soit un vote à l’unanimité, soit la majorité qualifiée plus l’accord du garant. Il s’agit là d’une assurance destinée à ne jamais être utilisée, du moins espérons-le. Un exemple d’une telle personnalité dérangée serait une personne qui passe peu de temps sur quelque projet mais un temps fou à décrier d’autres membres ou à lancer des votes d’exclusion contre eux ; afin d’assainir l’ambiance, il pourrait malheureusement être indispensable d’exclure cette personne. Une personne exclue peut redevenir membre seulement par vote.
Pour ceux que ça intéresse, je me suis librement inspiré de ces nouvelles organisations si efficaces dont parlent Frédéric Laloux, Isaac Getz, et d’autres, qui puisent leurs origines dans des pionniers aussi divers que Jean-François Zobrist, la sociocratie ou du professeur Clare Graves… [Édition du 27 février : Un reportage sur ces entreprises est diffusé par Arte.]
Ces statuts, et jusqu’au nom de l’association sont à finaliser avec ceux qui accepteront de la lancer avec moi (je prendrai les premiers frais à ma charge, jusqu’à quelques centaines d’euros, après nous verrons…). L’idée demeure néanmoins d’avoir la structure la plus souple et dynamique possible. Je ne me sens aucune vocation pour être un de ces présidents à vie d’association qu’ils ont fondées, qui ne les dépassent guère, et qui meurent avec eux. Si la vitalité de l’association dépassait mes capacités, ce serait formidable…
Ensuite, vive la vie :) !