Un « post-chartalisme » ?

Parfois, dans le débat d’idée, certaines choses tiennent beaucoup plus de la psychologie individuelle et de la sociologie que du débat d’idée. J’en avais déjà montré un exemple avec le MMR, qui est un néochartalisme sous pression de l’instinct libéral. Voici cette fois ce que peut donner l’instinct universitaire, et pourquoi, là encore, des différences de sensibilités qui devraient pouvoir s’exprimer sans remettre en cause l’unité de la théorie, jouent parfois de manière contre-productive. Je remercie un de mes lecteurs de m’avoir porté ce document du professeur Marc Lavoie (Université d’Ottawa et partenaire de Wynne Godley).

Marc Lavoie se met même à évoquer un hypothétique « post-chartalisme » dont la seule différence est celle-ci : les néochartalistes ridiculisent la fiction des bons du Trésor (voir par exemple ma propre saynète) et passent un temps colossal à expliquer pourquoi cette fiction est non-seulement inutile mais même contre-productive. Ce « post-chartalisme » reconnaît toute l’analyse néochartaliste mais tiens à la forme des bons du Trésor. Marc Lavoie reconnait également que le néochartalisme rencontre une résistance en raison de sa nouveauté et parce qu’il tire les conséquences et poursuit l’approche des « horizontalistes post-keynésiens » ayant eux-mêmes déjà bousculé les habitudes de pensée du milieu (page 25). Bien que la présentation du néochartalisme et de son histoire soit excellente, lorsqu’il en vient à ce qui le différencie du néochartalisme, Lavoie montre alors une cautèle et un snobisme tout universitaires. Une sorte de respect un peu superstitieux me semble-t-il pour des apparences qu’il reconnaît trompeuses. Il qualifie cette vigueur d’inacadémique [unscholar] selon ses termes. Mais venons-en au plus intéressant (page 20-21) :

Pour leur rendre justice, il doit être dit que plusieurs néo-chartalistes et leurs partisans ont depuis le début annoncé que la zone euro, telle qu’elle est construite et décrite ci-dessus, était une expérimentation institutionnelle particulièrement douteuse (Wray 1998, p. 92 1). Cela est dû au fait que la dette souveraine des pays de la zone euro pouvaient dorénavant faire défaut, transformant des pays nationaux en l’équivalent de gouvernement locaux. Godley (1992) s’est lamenté depuis longtemps sur l’absence d’une puissante autorité fiscale fédérale, mais a aussi argumenté que l’incapacité des pays à recevoir des avances de leur banque centrale au sein d’une Union Européenne à monnaie unique était proche d’un retour au statut de gouvernement local, dépourvu d’indépendance.2 Bell (2003) l’a expliqué minutieusement, ajoutant que les arrangements monétaires de la zone euro étaient totalement incohérents avec la finance fonctionnelle et qu’ils mettraient les membres de la zone euro à la merci des marchés financiers, les forçant à adopter des mesures d’austérité aussitôt que leur position fiscale ne correspond pas aux désirs des opérateurs financiers, un point également relevé par Parguez (1999). Plus récemment, Kelton et Wray (2009) ont argumenté que le coût à la hausse des couvertures de défaillances (CDS) sur la dette souveraine de la zone euro était justifié, puisque ces pays n’avaient plus de moyens monétaires d’empêcher un défaut si des peurs auto-réalisatrices menaient à une hausse des rendements obligataires, car la BCE n’interviendrait pas pour acheter des obligations gouvernementales. Le titre de leur papier — L’Euroland peut-il survivre ? — était particulièrement bien vu, à un moment où les marchés étaient quelque peu inquiets mais encore calmes, alors que ce papier était écrit avant l’explosion des rendements grec et irlandais qui survinrent au début de l’année 2010.

Je dois admettre que pendant longtemps j’étais sceptique devant tous ces arguments, croyant que les politiciens européens et les banquiers centraux abandonneraient leur dogme et changeraient leurs règles lorsque les événements les forceraient à réaliser leurs erreurs, un peu ce qui est survenu à une échelle mondiale à la fin de 2008 et au début de 2009, lorsque, confrontés à des taux de croissance négatifs, tous les gouvernements ont décidé de procéder à un programme de relance keynésienne malgré qu’ils aient juré leur attachement à des politiques fiscales austères [sound fiscal policies]. Lors de a crise subséquente, les banquiers centraux européens ont finalement changé de chanson aussi, quelque peu, mais toujours trop tard, lorsque les rendements obligataires avaient déjà atteint des niveaux catastrophiques. En effet, la BCE était obligée de transgresser ses propres directives, quand elle a annoncé le 10 mai 2010 qu’elle procéderait à l’achat des obligations grecques sur le marché secondaire pour empêcher leur rendement d’augmenter. Il fut alors proclamé que des circonstances exceptionnelles dans les marchés financiers entravaient le mécanisme de transmission de la politique monétaire, mettant en danger la politique de stabilité des prix (!), et par là-même requérait un programme temporaire qui impliquerait des interventions sans ambages sur les marchés secondaires. Des mesures semblables durent alors être prises pour les obligations portugaises et allemandes. L’inanité des règles de la BCE fut à nouveau démontrée lorsque le 8 août 2011 la BCE annonça qu’elle procéderait aussi à des achats d’obligations espagnoles et italiennes, à nouveau pour empêcher les rendements de monter. Plus encore, la BCE a dû modifier ses critères d’éligibilité. La note requise pour une pension livrée [repos] ou crédit avec collatéral était originellement de A-. Elle a été réduite à BBB- [NdT : 6 crans de moins.] en octobre 2008, avec l’avènement de la crise financière des subprimes. Les conditions de note furent entièrement suspendues pour les obligations émises par le gouvernement grec en mai 2010. La même chose fut faite en mars et juin 2011 pour les titres issus des gouvernements respectivement irlandais et portugais, encore une fois sur le fondement que des « circonstances exceptionnelles » prévalaient sur les marchés financiers. Les conditions de note devaient être abandonnées, sinon les banques des pays concernées seraient devenues illiquides, et auraient soit dû procéder à la liquidation d’actifs ou au défaut sur son échéancier, mettant ainsi en danger le système de paiement de la zone euro tout entier. Les événements actuels ont certainement justifié les craintes des néo-chartalistes et de leurs partisans.

Je me suis assez largement reconnu dans son scepticisme initial (je suis moi-même quelqu’un de très sceptique3) et j’ai moi-même longtemps douté de la nature non-néochartaliste de l’euro. Je respectais l’opinion de Wray que j’avais lu comme le reste de son livre (reproduit en note) selon laquelle l’euro était condamné à la première crise substantielle venue, je la respectais d’autant plus qu’elle était partagée par tous les néochartalistes que je connaissais, mais je ne me l’expliquais pas. En effet, l’euro, me disais-je, n’est contraint ni par l’or ni par une monnaie étrangère ni par une limite d’impression (à l’instar du bitcoin). Les critères de Maastricht ? Le fait était que les pays s’étaient assis dessus, que presque aucun ne les respectaient tous deux, et rares étaient ceux qui respectaient au moins un des deux. À la première crise venue, me disais-je encore, la BCE enfreindrait ses règles et sauverait banque ou État plutôt que de maintenir la fiction de l’autonomie réciproque par la faillite générale. Wray et tous les autres néochartalistes comparaient les pays membres de la zone euro à l’Argentine du temps où son peso était arrimé au dollar américain. Je voyais bien que ce point de vue recelait du vrai, mais je ne pouvais y adhérer parce que l’euro était un peso argentin où il n’y a pas d’États-Unis, où il n’y a que des Argentines : si on laisse les Argentines exploser en vol, que reste-t-il ? Une tour euro à Francfort se félicitant d’être restée seule avec un budget en équilibre alors que tous les autres l’ont quittée ?

C’était si vrai que j’ai commencé par esquiver le fond du débat lorsque cette question de l’euro se présentait et qu’on en profitait pour asséner des contre-vérités que les néochartalistes savent fausses. Par exemple lorsque la France avait perdu son triple A, j’écrivais que les taux de sa dette publique baisseraient et me gardais d’expliquer pourquoi ceux des Grecs montaient, en restant flou. Ma prédiction s’est avérée, et la France emprunte même à des taux négatifs, du jamais vu, tandis que beaucoup d’autres prédisaient que la France ne pourraient plus payer sa dette tant ses taux monteraient et autres foutaises (le fameux « Si on perd le triple A je suis mort. » de Sarkozy). Toutefois cette zone d’ombre dans mon tableau me gênait, et je préférais savoir plus exactement pourquoi j’avais raison. J’avais le même problème que celui que Marc Lavoie décortique lorsqu’il parle de degré de néochartalisme, et c’est effectivement ce que j’ai fini par écrire dans ma page résumant le néochartalisme. Et pour finir, je me suis rangé à l’avis majoritaire chez les néochartalistes : la zone euro n’est pas viable. Parce qu’il est beaucoup trop automatique et facile de faire un chantage monétaire pour obtenir de l’austérité budgétaire, et que cette dernière suffit à détruire l’économie donc sa zone monétaire, comme l’expérimentent douloureusement la Grèce et d’autres maintenant.

Je ne sens nul besoin de passer à un « post-chartalisme » pour autant. Je salue les efforts de clarification de Marc Lavoie concernant ces points délicats, car, même si on ne parvient pas à une précision absolue sur ces détails, ils aident à être plus précis encore sur les points plus généraux. En faire une cause de scission est en revanche ridicule, car le flou sur ces détails n’est pas l’essence du néochartalisme. Comme le reconnait Lavoie lui-même, les néochartalistes eux-mêmes évoluent (page 17) pour préciser des ambiguïtés trop vite réglées, et nous nous voyons mal prendre une nouvelle appellation, post-chartalisme ou autre, pour faire part de ces développements. J’ai moi-même changé le sous-titre de mon blog, anciennement Pour se libérer du tabou de la planche à billets maintenant Le déficit public finance la reprise… et la croissance, parce que la mise à nu de l’inanité des bons du Trésor prend le vaste public inutilement trop à rebrousse-poil. Le chartalisme se définit comme l’émetteur de la monnaie qui dépense d’abord pour la créer et qui la retire en l’encaissant. C’est bien à ce résultat que vient le Trésor si on fait le compte de toutes ses opérations avec la banque centrale. Mais si la fiction du bon du Trésor est un préalable auquel le public est trop attaché, mieux vaut lui expliquer pourquoi et comment ne plus lui accorder d’importance, jusqu’à ce qu’il tombe comme un fruit trop mûr, jusqu’à ce qu’il tombe comme Keynes avait fait finalement tomber l’or bien qu’il ait ôté l’explicitation du chartalisme de la Théorie Générale qui a tué l’or (donc fait avancer vers le néochartalisme). Je vais même jusqu’à dire, qu’étant très conciliant, si deux candidats se présentent à une élection, l’un proposant l’abolition des bons du trésor et un fonctionnement strictement chartaliste, mais se fiche du plein emploi et fasse une politique façon MMR, c’est-à-dire sans Employeur en Dernier Ressort (EDR) ou Revenu de Base (RB), mais que le second garde la fiction de l’endettement de l’État et met en place une politique plus pleinement néochartaliste avec EDR ou RB, alors je voterai pour le second, quoique les bons du trésor me déplaisent énormément. Il faudra bien venir à leur disparition, c’est par l’embrouillamini qu’ils représentent que les libéraux ont pu se remettre en selle et imposer le chômage de masse, délibérément. En temps utiles.

Merci pour votre attention et à bientôt.


Notes :

1 Note du Traducteur :

Avec l’Union Économique et Monétaire (UEM), la politique monétaire et la politique est supposée divorcée de la politique fiscale, avec un haut degré d’indépendance de la politique monétaire afin de se focaliser sur l’objectif premier de la stabilité des prix. La politique fiscale, de son côté sera fermement contrainte par des critères dictant des ratios maximaux en pourcentage du PIB du déficit et de la dette (3 % et 60 % respectivement). Plus important encore, comme Goodhart (1997) le reconnaît, ce sera la première expérimentation à large échelle essayant de briser le lien entre le gouvernement et sa monnaie. L’UEM aura une monnaie unique et essentiellement une une politique monétaire unique, mais permettrait (en théorie) à chaque pays d’opérer des politiques fiscales (dépenses et taxation) indépendantes (dans la mesure des contraintes ci-dessus). Point crucial, il est voulu que cet arrangement supprimerait définitivement la possibilité qu’un gouvernement puisse utiliser la politique monétaire pour pallier une politique fiscale indésirable, par exemple, avec la banque centrale qui « imprime de la monnaie » pour financer des déficits excessifs. La politique fiscale sera assujettie aux critères de Maastricht (avec pénalités imposées pour déficits excessifs) et aux diktats du marché (puisque les Trésors ne peuvent se tourner vers les banques centrales pour vendre des bosn gouvernementaux que les marchés privés ne veulent pas). … Bien qu’il est certainement vrai que la Louisiane peut se reposer sur l’aide du gouvernement américain lorsque nécessaire, il n’est pas clair que les pays individuels de l’UEM seront aussi chanceux. … Ce sera comme si chaque pays membre de l’UEM essayait d’opérer une politique fiscale avec une monnaie étrangère

WRAY Larry Randall, Understanding Modern Money, Edward Elgar, Cheltenham, 2003 (1998), x + 198 p., p. 91-92

2 En effet, cela se compare à la précédente déclaration de Godley qu’une banque centrale libre de toute entrave « peut vendre ou acheter des obligations sans limite », lui donnant le potentiel pouvoir de « fixer les prix des obligations unilatéralement à n’importe quel niveau » (Godley et Cripps 1983, p. 158).

3 C’est justement pour me soigner que je mène autant de recherches et que je suis parfois si pointilleux ;)

15 Commentaires

Classé dans Compléments d'enquête

15 réponses à “Un « post-chartalisme » ?

  1. Sophie

    Ce n’est pas difficile de considérer les Bons du Trésor comme la simple contrepartie comptable qu’il faut mettre à l’actif de la Banque Centrale pour que le bilan de celle ci soit équilibré lorsqu’elle crédite (en monnaie) le compte de l’État (Trésor Public).
    Mais aussi de considérer que le Trésor Public n’a nul besoin de se « ligoter » (de s’engager) par une quelconque obligation d’intérêts ou de remboursement: il s’agit dans ce cas de Bons du Trésor sans intérêt et sans terme.

    Mais il faut se souvenir que si le Trésor Public paye à la Banque de France des intérêts sur ses bons du trésor que cette dernière a porté ç l’actif de son bilan, c’est strictement sans effet sur le budget (si ce n’est un risque de décalage) … puisque la BdF rendra ce gain au trésor public sous forme d’impôt sur les sociétés ou de dividendes.

  2. guillaume

    Juste un commentaire « à côté de la plaque » pour vous dire un grand bravo, et un grand merci pour votre blog. Le débat économique en France est d’une nullité crasse. Deux exemple : Deux milles et quelques personnes dans un stade pour écouter des débats sur la MMT à Rimini. Zero reprise dans la presse. La MMT ? ça n’intéresse visiblement personne alors que la France pourrait être un terreau extrêmement favorable.
    Vu sur le Blog d’Arnaud Parienty récemment:
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2012/07/08/le-debat-economique-vire-a-gauche/
    Il reprends l’illustration du fameux article du Washington Post sans citer une seul fois la MMT ! Chapeau bas !
    Ca me fait penser à cette conférence de Bernard Lietaer où il demande à un parterre de journalistes économiques « Connaissez vous le Chartalisme ? ». Réponse de la salle : « La quoi ? ». Bernard Lietaer : « Le Néo Chartalisme est enseigné à l’Université de Missouri Kansas, c’est à dire l’équivalent dans le monde universitaire de la Sibérie pendant l’époque de l’Union Soviétique. On vous enferme là et vous n’en sortez plus jamais ! »

    Vu par le biais de Steve Keen : la conférence de Scott Fullwiler au Fields Institute.

    le « powerpoint »:
    http://prezi.com/l_dy9soh7gyo/what-should-economists-have-learned-from-the-crisis/
    Impressionnant! Les Néo-Chartalistes font des prévisions précises là où les néo-Keynésiens pataugent complètement.
    Bonne continuation.

  3. Mon billet sur Liater est déjà rédigé et planifié pour le 20. Merci pour vos compliments

  4. Une critique du néo-chartalisme de Wray qui serait trop radical. Cette critique met en avant la question de la légitimité et de la valeur qui sont les bases de la confiance dans la monnaie. En gros, oui à la régulation de la monnaie par l’état, mais non à la toute puissance de l’état sur la monnaie.

    Cliquer pour accéder à desmedt_piegay_strasbg05.pdf

  5. Est-ce que tu traites quelque part de l’effet de ciseau entre la croissance et l’écologie? Est-ce qu’il y a une position néo-chartaliste là-dessus?

  6. D’abord il faut relativiser le lien entre croissance et pollution : 100 euros dépensés en karting sur un circuit à toute allure n’a pas le même impact écologique que 100 euros dépensés à apprendre à mieux chanter avec des choristes réputés. Pourtant ça fait 100 euros de PIB à chaque fois.

    Ensuite, les néochartalistes sont tous, autant que je puisse savoir, écologistes, mais sans aller jusqu’à prôner l’extinction volontaire de l’espèce humaine bien sûr.

    Enfin, il faut arrêter de croire qu’une théorie monétaire peut être une baguette magique, chaque problème a ses spécificités. Le néochartalisme sert à permettre autant d’activité privé que possible et pour tout le monde. C’est déjà énorme. Il ne peut pas à lui tout seul dire s’il vaut mieux chanter ou faire du kart. Pour ça il faut d’autres règles, depuis les quotas maximum de pêche jusqu’à la taxe carbone en passant par des programmes de reforestation et des investissements dans l’énergie renouvelable ou l’interdiction de pesticides. Ce n’est vraiment plus du ressort de la théorie monétaire.

    En fait c’est tellement peu du ressort de la théorie monétaire que lorsqu’un « penseur » prétend résoudre ce genre de questions simplement avec la gestion de la monnaie, genre libéral qui prétend rendre le marché enfin libre, ou depuis peu le bancor originel, je redouble de méfiance.

  7. OK, bien reçu.
    Est-ce que la conduite d’une politique économique au moyen de la TVA plutôt que des niches aux multiples effets pervers te semble correcte? Par exemple, tu mets 50% de TVA sur les chaudières à fuel et tu en mets 0 ou moins, pourquoi pas sur les pompes à chaleur ou ce qui te semble le bon moyen de chauffage…
    Tu fais ça dans un cadre de TVA substitutive (cad tu décharges le travail pour charger la conso). Pour la question de la justice, c’est possible de suivre A. Godard:
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/godard/2012/07/16/tva-avec-compensation-pour-les-plus-pauvrescmpp/

  8. Sophie

    J’ai trouvé l’article de Lavoie traduit en français, en totalité sur

    254 – néochartalisme (Marc Lavoie)

  9. grosrené

    L’article de Lavoie est très clair et passionnant !
    En particulier, j’ai fini par comprendre que chez les neo-chartralistes, la BC est souvent implicitement considérée comme « consolidée » avec le gouvernement.

  10. Sophie

    C’est par exemple le cas en France puisque la BdF appartient à 100% à l’Etat français. Il suffirait de changer son statut d’indépendance, lequel n’est même pas constitutionnel.

  11. grosrené

    Ah, intéressant!

    Cependant, on peut distinguer l’aspect ‘institutionnel’ et l’aspect ‘modélisation’ du système : Lavoie explique que la consolidation implicite de la BC et du gouvernement tel qu’appliquée par les néo-chartralistes peut prêter à confusion, étant donné que les autres écoles supposent toujours deux entités distinctes.

    Pour ma part, je crois voir un défaut de logique lorsqu’un auteur évoque le compte en banque de l’Etat à la BC, le trésor public, mais suppose implicitement que ce compte n’a pas besoin d’être financé : ou bien il n’y a pas de compte en banque, et l’Etat crée directement les réserves bancaires (une seule entité), ou bien il y existe un compte, et la BC doit crée/prêter les réserves de ce compte pour que l’Etat puisse les dépenser (deux entités distinctes). C’est juste une question de formulation, mais ça m’a posé des problèmes jusqu’à l’article de Lavoie.

  12. Sophie

    C’est effectivement un excellent article qui m’a permis de mieux appréhender le néochartalisme et de faire la part de certaines des positions un peu excessives parfois formulée sur ce blog tels par exemple les déficits publics « illimités » , les limites de l’employeur en dernier ressort , ainsi que l’utilisation d’une définition bien trop restrictive du terme « monnaie » qui est ici limitée à M0 alors que pour ma part je considère qu’il faut y inclure les dépôts à vue ( ou bien faudrait-il toujours préciser « monnaie de banque centrale » ?.)
    Mais c’est une critique « light » (comme Lavoie d’ailleurs) que je fais … ce blog de JBB m’a vraiment appris beaucoup de choses intéressantes.

    Je pense aussi qu’un système monétaire tel que le néochartalisme pourrait se passer de création monétaire bancaire « privée », tel que le proposaient Fisher et Allais.

  13. Sophie

    Je répondais à Grosrené… le commentaire est mal positionné.

Commenter